La daïra (sous-préfecture) d’Azzefoun se compose de quatre communes dont l’une – Ait Chaffa – est limitrophe de la wilaya de Bejaia vers l’Est. Issue du découpage administratif de 1984, cette commune est située à l’extrême Nord-est de la wilaya de Tizi-Ouzou. Elle est bordée par la méditerranée au Nord, les communes de Zekri et Yakourene au Sud, celles d’Akerou et Azeffoun à l’Ouest. Son réseau routier se compose d’un tronçon de la route nationale 24 qui la traverse d’Est en Ouest, celle-ci est reliée à la RN12 – qui passe au nord de la commune- par le chemin de  wilaya N°159.

Caractéristiques physiques
Avec un relief escarpé – qui monte graduellement jusqu’à 1000 m d’altitude vers le Sud – le territoire de la commune s’étend sur une superficie de 85,49 km². Au 31 décembre 2005, sa population était évaluée à 4100 habitants répartis en de nombreux petits villages. La densité est de 48 habitants par Km². Son linéaire côtier, long de 7 Km lui a permis d’être classée station balnéaire d’où la vocation touristique de la région.

Potentialités
En plus d’être la région d’origine de plusieurs artistes algériens, Ait –Chaffa doit sa renommée à ses deux belles plages : Sidi Khelifa et Petit-Paradis. Ce don de la nature a amené les autorités à lancer un projet ZET (zone d’expansion touristique) à Sidi – Khalifa. Cette initiative de l’Agence nationale du développement touristique (ANDT) aura des retombées certaines sur l’économie de la commune. Le projet a été confié à un bureau d’étude espagnol. La plage de Sidi Khelifa se distingue par sa proximité de l’embouchure de l’oued du même nom.
A quelques mètres du rivage, le sable se prolonge par une petite plaine qui enserre en son milieu un grand lac. Une belle carte postale que ce décor paradisiaque ! Sœur jumelle de celle de Sidi Khelifa, la plage du Petit Paradis cultive – outre la qualité de son sable fin – un charme indéniable. Elle possède une quasi -piscine naturelle entourée de rochers qui servent de plongeoirs aux baigneurs téméraires.
Au bleu de la Méditerranée répond en écho les verts nuancés de la montagne qui commence à grimper dès la limite des plages pour dresser plus au sud son superbe manteau d’arbres et de maquis. La montagne et la forêt constituent un autre atout naturel de développement touristique et économique. La commune possède de spacieuses terres agricoles et un périmètre forestier très important. Avec une capacité de 47 millions m3/an, le barrage de Sidi Khelifa pourra dans un futur proche servir à l’irrigation des terres agricoles. Cette infrastructure d’envergure favorisera aussi les loisirs touristiques.

( source Aouine Hocine http://www.azeffoun.com)


Azeffoun est l’endroit par excellence où l’histoire et la légende se mêlent pour former un écheveau difficile à démêler.Il y a sans doute très peu de villages en Algérie qui peuvent se targuer d’avoir une histoire aussi profonde que celle du Vieil-Azeffoun. Une histoire qui se lit comme un livre ouvert à chaque coin de rue ou de jardin, partout où les yeux se posent. Ici, ce sont des ruines romaines qui interpellent le touriste qui s’aventure jusqu’au sommet de la montagne qui abrite l’antique Rusazu, et là, ce sont des vestiges phéniciens gisant à même le sol qui attirent son attention.Dès notre arrivée au village dans ce qui semble être la place centrale, on tombe nez à nez avec d’imposantes niches voûtées que l’on désigne sous le nom de Leghwirane. Au nombre de trois, elles sont assez grandes pour permettre à un engin agricole de se garer dans l’une d’elles. C’est sans doute le seul tracteur au monde à se payer le luxe de s’abriter dans un garage vieux de près de vingt siècles. Ces cavités sont le socle qui porte la mosquée du village dite El Djamâa lekvir et dont le minaret est une pure petite merveille architecturale. Toute en pierres, c’était, à l’origine, une tour de garde dont les Romains se servaient pour surveiller la mer d’un côté et les montagnes de l’autre. Retapée sous le règne de Septime Sévère (193-211), elle sert aujourd’hui pour l’appel à la prière. Même si le béton a fait une grande percée comme partout ailleurs, les vieilles maisons d’Azeffoun ont gardé un indéniable cachet d’authenticité. Avec leur petit toit de tuiles noircies par le temps, leurs vieilles pierres mangées par la mousse et le lichen et les branches de vieux figuiers qui sortent de derrière les murs d’enceinte, elles ont un je-ne-sais-quoi de mystérieux et de noble à la fois.

Selon M. Arrigh Amar, président de l’association Tiggimi Ouzzefoun et qui s’occupe de la préservation du patrimoine historique, le nom Azeffoun viendrait du berbère uzzafqui désigne une colline de forme conique isolée. Cette colline, de par sa position stratégique, a d’abord été occupée par les Phéniciens qui y ont établi un comptoir. Les Romains, grands bâtisseurs devant l’Eternel, y ont édifiée une grande citée avec des thermes, des châteaux d’eau, un fortin dont il reste de grands pans de murs, un arc de triomphe que l’on peut encore voir au lieudit Tihouna et bien d’autres choses encore. Ils l’ont appelée Rusazu, ce qui veut dire grand cap. Il n’y a pas eu de fouilles archéologiques très poussées sur ce site si bien qu’aujourd’hui, il suffit à un paysan de bêcher un coin de son verger pour faire apparaître quelque antiquité. Quel dommage qu’un tel endroit ne fasse pas l’objet d’attention plus soutenue de la part des pouvoirs publics !

Le charme naturel du village allié à son histoire millénaire peut, au-delà de la préservation de la mémoire collective, constituer des atouts de poids pour drainer des cohortes de touristes de toutes nationalités qui feraient vivre la région et revivre le passé. Du Vieil-Azeffoun, il suffit de dégringoler une petite descente pour se retrouver à Ath Wendellous, pittoresque petit hameau d’une vingtaine de maisons avec une minuscule mosquée en forme de maison de campagne, une fontaine publique construite en 1937 et une source ancestrale abritée sous un toit en tuiles rouges. Qui mieux que le doyen d’Azeffoun pour nous parler du passé ? Le vénérable aïeul, Jeddi Ouchikh comme tout le monde l’appelle ici, a dépassé les 104 ans et il jouit toujours de toutes ses facultés mentales. Il nous apprend que l’ancêtre fondateur, notamment celui des marabouts de la région, est Sidi Ahmed Youcef. Arrivé ici il y a plusieurs siècles, il s’est marié à une fille de la contrée et a eu sept garçons qui ont essaimé et fondé sept villages dont Ighil Mhand, Taguemount, Taâinsarth, Oulkhou ( le village de feu Tahar Djaout), Ath Wendellous, Thifzouine et Agouni Rihane. Tout ce qu’on sait de lui est qu’il venu de Miliana mais il s’agit vraisemblablement de l’un de ces nombreux Almoravides (Imravdden) qui sont arrivés en Kabylie en plusieurs vagues lorsque le royaume qu’ils ont fondé est tombé sous les coups de boutoir des Almohades ou plus récemment encore à la chute de l’Andalousie en 1492.

Azeffoun est l’endroit par excellence où l’histoire et la légende se mêlent pour former un écheveau difficile à démêler. Si personne ne peut dire avec certitude si les Ath Wendellous sont les descendants des Andalous chassés d’Espagne par la reconquista, la question se pose également pour un autre charmant petit village sis à Petit Paradis et que l’on appelle Ijiremnan. La légende dit qu’il y a bien longtemps un bateau germain a fait naufrage au large d’Azeffoun. Sans possibilité de repartir, les occupants du bateau se sont installés sur la côte et se sont kabylisés petit à petit au cours des siècles. De leurs lointaines origines, il ne reste aujourd’hui que ce nom vaguement germanique, les yeux bleus et le teint blanc de la plupart des habitants du village. Azeffoun terre d’histoire mais également d’art car la région a été un véritable vivier d’artistes qui ont nourri la culture algérienne. Ils sont trop nombreux pour être évoqués dans ces colonnes mais on peut citer à titre d’exemple Hadj M’hamed El Anka, Boudjemaâ El Ankis, Iguerbouchen, Issiakhem, Chercham, Fellag, les frères Hilmi Saïd et Mohamed, Mrizek, Hssissen ou encore l’inénarrable Rouiched.

Djamel Alilat – Liberte – mercredi 22 décembre 2004

 


Tafra, un mot amazigh qui signifie la paix. Le village de Tafraout est situé juste derrière le chef-lieu de la commune d’Ait-Chaffa communément appelé Ldjemaâ en référence à son marché hebdomadaire du vendredi.

Tafraout est un véritable bijou de village posé tel quel sur un écrin de petite vallée coicée entre, sur els hauteurs la route communinale qui va jusqu’à Zekri et en contrebas, la rivière, assif, qui se jette quelques kilomètres plus loin sur la méditerranée, traversant la plaine de Tazaghart, à Sidi-Khélifa.